Réunion du Comité Etat-Partenaires Techniques et Financiers sur le rapport d'évaluation du PDES 2012-2015 : Evaluer les résultats obtenus pour mieux préparer le PDES 2017-2021

Vue partielle des officiels

La réunion du comité Etat-Partenaires Techniques et Financiers sur le rapport d'évaluation du Plan de Développement Economique et Social (PDES) 2012-2015, s'est tenue hier matin à Niamey, sous la présidence de la ministre du Plan Mme Kané Aichatou Boulama. C'était en présence des membres du gouvernement ainsi que des représentants des partenaires techniques et financiers. Il était question au cours de la réunion d'échanger en vue de relever les insuffisances et de préparer de manière conséquente le prochain PDES qui prendra en compte toutes les insuffisances évoquées.

Dans son mot introductif, la ministre du Plan Mme Kané Aichatou a d'abord indiqué que la présente réunion intervient également après la décision du gouvernement de proroger le PDES 2012-2015. Une prorogation qui a permis au gouvernement de poursuivre la mise en œuvre des politiques économiques et sociales qui sont en cours, l'exécution des projets et programmes, d'achever l'évaluation du PDES 2012-2015 et de formuler le PDES 2017-2021. La ministre du Plan a rappelé que l'évaluation finale a été retenue dans le dispositif du PDES et confirmée dans le guide de suivi-évaluation qui a été adopté par l'atelier organisé par son département ministériel le 3 mai 2013. En effet, elle a noté que l'évaluation du PDES 2012-2015, conduite par une équipe de consultants indépendants a pour objectif spécifique d'apprécier dans quelle mesure les résultats stratégiques et les hypothèses qui sont à la base du PDES 2012-2015 demeurent pertinentes à la lumière de la situation, quels sont les résultats sectoriels atteints et des leçons apprises dans la perspective de la formulation du PDES 2017-2021.

Cette évaluation a répondu aux questions évaluatives portant sur la pertinence et la cohérence du document du PDES à travers une appréciation de la formulation basée sur l'analyse du document et la perception des acteurs rencontrés au cours du processus de l'évaluation ; l'atteinte des résultats escomptés appréciée sur la base de la moyenne des taux de réalisation des objectifs cibles, des indicateurs des résultats intermédiaires ; l'efficacité évaluée sur la base de l'atteinte des cibles, des effets du PDES ; l'efficience appréciée sur la base de l'analyse du dispositif de coordination et de pilotage, du système de suivi-évaluation, du financement et du transfert de ressources aux bénéficiaires. S'ajoutent également les questions portant sur la durabilité appréciée, entre autres sur la base de la durabilité des acquis, l'amélioration de la capacité de résister aux risques du fait de ces acquis et la probabilité d'obtenir des résultats sur le long terme ; l'impact apprécié sur la base de l'indice de développement Humain et l'indice de la pauvreté.

L'Evaluation, a indiqué Mme Kané Aichatou Boulama a aussi permis de donner une appréciation sur les politiques et stratégies sectorielles et le dispositif institutionnel de mise en œuvre du PDES. Pour ce qui est de la réalisation de cette mission, elle a expliqué que les consultants ont analysé les rapports produits par le dispositif de suivi-évaluation du PDES, les documents de politiques et stratégies sectorielles ainsi que les annuaires statistiques et les Comptes nationaux de l'INS. Ils ont également exploité les rapports d'activités, d'études et d'évaluation des ministères sectoriels et autres administrations de mission et l'Etude Nationale sur les Indicateurs Socio-économiques et Démographiques suivi dans le PDES réalisée par l'INS en 2015, etc.

Par ailleurs, Mme Kané Aichatou Boulama a notifié qu'une des premières leçons à tirer de cette évaluation est la faiblesse de notre système de suivi et évaluation tant dans sa conception que dans sa mise en œuvre. Il a été constaté que plusieurs indicateurs retenus par le cadre de mesure de résultats ont été jugés peu pertinents ou difficiles à renseigner en raison des limites actuelles des systèmes d'informations disponibles au niveau des départements ministériels. Elle a enfin confié que le gouvernement fonde l'espoir que les résultats issus de la rencontre permettront de contribuer à un meilleur impact des interventions sur l'amélioration des conditions de vie des populations nigériennes et aussi de poser les bases pour le PDES 2017-2021.

Pour sa part, le président par intérim du Bureau de coordination du Comité des partenaires techniques et financiers, Dr Pana Assimawé, a témoigné que la communauté des PTF a toujours œuvré aux côtés des autorités nationales pour un développement harmonieux du pays. Dans ce cadre, ils ont de façon significative, appuyé le processus d'élaboration du PDES 2012-2015 sanctionné par l'organisation de la table ronde en novembre 2012. Il a, à cet effet mentionné que le pays a enregistré des progrès appréciables notamment un taux de croissance économique de presque 7%, en dépit d'importants chocs imprévus sur le contexte sécuritaire et la balance des paiements, ainsi qu'une réduction de la pauvreté dont la prévalence passe de 48.2% en 2011 à 45.4% aujourd'hui, selon la dernière évaluation de l'INS.

Les résultats récents du rapport mondial sur le développement 2016 publié par le PNUD notent une espérance de vie parmi les meilleures de la sous-région, soit 61.9%. Il a également ajouté que selon le rapport « Doing Business », l'environnement des affaires a connu une réelle amélioration en 2016, le pays ayant été champion d'Afrique subsaharienne en matière des réformes majeures six (6) au total pour favoriser le développement du secteur privé moderne. Ainsi, le Niger a amélioré son score qui passe de 47,07 pour 2015 à 49,57 pour 2016, de même que son rang qui progresse de la 158e à la 150e place a-t-il dit. Cependant Dr Pana Assimawe a confié que malgré les résultats importants réalisés, beaucoup d'efforts restent encore à fournir en matière de renforcement des capacités de l'administration publique notamment en matière d'absorption optimale des ressources disponibles et de mise en œuvre efficiente des plans nationaux de développement .

Après la présentation des résultats par l'équipe de consultants, la rencontre s'est poursuivie avec des échanges riches et fructueux. Les participants ont fait des observations, certains ont apporté des contributions susceptibles d'améliorer les travaux réalisés par les consultants.

A l'issue de la rencontre un certain nombre de recommandations ont été formulées. Il est entre autres recommandé d'avoir des plans sectoriels, mais d'éviter le placage ; de faire un choix équilibré entre satisfaction de la demande sociale immédiate et le changement durable ; de repenser le dispositif institutionnel d'animation et de communication du PDES pour assurer une meilleure articulation entre le dispositif institutionnel sectoriel et celui du PDES, entre les échelons centraux et déconcentrés, entre la planification et la budgétisation ; de clarifier le concept d'approches sectoriel et intersectoriel ; de choisir les indicateurs et des objectifs cibles avec réalisme ; de renforcer le suivi évaluation et le système de rapportage plaçant l'INS au centre de dispositif ; de procéder à l'évaluation systématique des politiques publiques et sectorielles.

En outre, le PDES 2017-2021 étant le premier plan quinquennal de la SDDCI 2035 doit marquer la volonté de rupture prônée par le gouvernement tel qu'exprimée dans la SDDCI et intégrer les agendas internationaux ; améliorer le taux de consommation de crédit d'investissement par le biais d'un renforcement des capacités d'administration de nature à lever le goulot d'étranglement dans la mise en œuvre des politiques publiques ; une simplification et harmonisation des procédures de l'Etat en lien avec les réformes des finances publiques et des PTF ; faire du PDES 2017-2021 un cadre de référence permettant le ciblage et l'alignement des secteurs prioritaires pour les PTF, faire le point de la consommation des ressources extérieures avant la prochaine table ronde sur le financement du PDES 2017-2021 ; élaborer un plan de mitigation des risques ; prendre en compte les orientations de PDR dans le PDES ; renforcer le dialogue entre l'Etat et les PTF sur la consommation des crédits, et élaborer une situation de référence pour l'ensemble des indicateurs du suivi du prochain PDES.

Source : www.lesahel.org (Laouali Souleymane - onep)