Rencontre entre le ministre des Finances et les Partenaires Techniques et Financiers

Un bel exemple de dialogue et de transparence.

Le ministre des finances, M. Hassoumi Massoudou, a réuni hier matin autour de lui l’ensemble des Partenaires Techniques et Financiers. C’était une discussion à bâtons rompus, sans sujet tabou et le ministre a répondu à toutes les interrogations notamment sur la loi des finances, les critères de convergences, le budget, le tableau des opérations financières, les reformes..., bref sur tous les sujets relatifs aux finances publiques ont été abordés. M. Hassoumi Massoudou était entouré pour la circonstance du ministre délégué au Budget ; M. Ahmat Jidoud et de l’ensemble de ses collaborateurs.

Dans ses propos introductifs, le ministre des finances a informé les partenaires techniques et financiers du Niger que plusieurs cadres sont en train d’être créés pour échanger, discuter de façon régulière sur les différents points des appuis budgétaires.

M. Hassoumi Massoudou a énuméré un certain nombre de défis qui malheureusement impactent négativement sur le budget de l’Etat et auxquels le pays fait face. Selon le ministre, le contexte général est marqué par le coût des matières 1ères. « L’uranium qui est la principale ressource, et était à un certain moment le principal contributeur ; mais, les coûts sont si bas présentement, que ce n’est pas facile. Les ressources pétrolières, a-t-il relevé, sont presque insignifiantes mais assez importantes pour nous. La chute de ces produits pétroliers au Nigeria a eu un impact négatif sur nous », a-t-il relevé. Un autre défi non moins important est la question climatique. « Une année sur deux, il y a la sécheresse ; c’est devenu structurel, le choc climatique est l’un des chocs majeurs nous subissons les conséquences », a souligné le ministre des finances. Parlant des chocs sécuri­taires, M. Hassoumi Massoudou a cité trois foyers d’insécurité notamment au niveau de la frontière avec le Mali, la frontière avec la Libye et la frontière avec le Nigeria. Pour lui, ce sont des situations humanitaires assez difficiles qu’il faut gérer, et les gérer toutes en, même temps. « Nous absor­bons ces chocs grâce à vos aides, vous les partenaires du Niger », a-t-il dit.

« Il faut qu’on ait un Etat effi­cace, avec des finances pu­bliques saines

M. Hassoumi Massoudou d’expliquer : « il y’a eu un déficit budgétaire en 2015 de 9% du PIB, et les critères de convergence de l’UEMOA doivent être à 3, ce qui va nous amener à 2020 à emprunter une trajectoire de réduction de déficit en moins de 3% ; il faut respecter les critères de convergences de l’UEMOA, nous ne pouvions pas utiliser de manière sou­ple l’instrument monétaire. Nous avons pris les mesures de réduction de régulation budgétaire très stricte, de maîtrise de nos dépenses, de réduction des dépenses ; nous allons agir sur les recettes et les dépenses ». Le ministre des finances a précisé que ce sont des mesures de rattrapage par rapport aux autres pays de l’UEMOA. Il a ajouté que toutes ces mesures sont appliquées dans près d’une dizaine de pays. Toujours concernant la loi des Finances, il a indiqué que ce sont des mesures administratives qui permettront d’augmenter le rendement fiscal, de faire davantage du recouvrement des différentes taxes, des différents impôts pour augmenter les recettes en élargissant l’assiette et en accroissant l’efficacité des services. « Je pense que nous ne pouvons pas continuer à renoncer à un minimum d’imposition par rapport à des revenus, à des richesses générées dans notre pays. Et, toutes ces mesures concernent, la ville ; le monde rural n’est pas concerné.

Evidemment, il faut augmenter le niveau de contribution de la patente synthétique, on a augmenté le mode de recouvrement, élevé le seuil minimum forfaitaire, cela concerne un secteur qui n’est pas fiscalisé et qui fait 59% du PIB et cela concerne des marchés comme le marché de Katako, les secteurs qui ne sont pas fiscalisés vont le devenir. Nous ne pouvons pas continuer à vivre uniquement de l’aide publique au développement, nous n’allons pas continuer à quémander, nous allons nous battre pour cela. Nous n’allons pas toucher à la masse salariale, évidemment nous n’accepterons pas son accroissement, nous tenons à la ramener au niveau des critères de convergence. Il faut qu’on ait un Etat efficace, avec des finances publiques saines », a-t-il fait savoir. Concernant toujours à cette loi des finances, précisément en ce qui concerne la transparence dans la procédure de l’adoption de cette loi, il a rappelé qu’il y’a eu des débats, des échanges intenses au niveau de l’Assemblée Nationale lors de son adoption. « En prélude à cela, il y’a eu régulièrement des discussions avec toutes les couches socio professionnelles de notre pays, il y’a une transparence de bout en bout.

Nous sommes dans un pays avec des lois et des règlements, nous avons les repré­sentants du peuple, des syndicats, des opérateurs économiques, c’est avec ces partenaires sociaux que nous devons discuter, et nous l'avons fait ; pas avec des individus qui n’ont aucun mandat », a expliqué le ministre des Finances.

Le Chef des Partenaires Techniques et Financiers, chef de la délégation de l’Union Européenne au Niger, M. Raoul Paula Mateus a témoigné toute sa gratitude à Monsieur le ministre des Finances pour la création de ce cadre qui a donné l’occasion à tous les acteurs de débattre sur les choix concernant les finances, qui ont été pris et adoptés à l’Assemblée Nationale.

« Des débats où tous les parlementaires ont pu s’exprimer et nous en tant que partenaires nous vous félicitons et nous vous encourageons dans ces réformes », a-t-il soutenu avant d’affirmer que l’UE encourage le budget programme, car il est fondamental.

C’est un choix souverain, ce sont des réformes indispensables pour le développement du pays, a-t-il dit, avant de réaffirmer sa solidarité au gouvernement et féliciter le ministre des finances pour cet exercice de dialogue et de transparence.

Source : Aïssa Abdoulaye Alfari (Onep).