Rencontre de concertation entre l’ARSM et les Systèmes Financiers Décentralisés

Rencontre de concertation entre l’ARSM et les Systèmes Financiers Décentralisés

L’Agence de Régulation du Secteur de la Microfinance (ARSM) a organisé les 20 et 21 décembre 2018 au Palais des Congrès de Niamey, deux ateliers portant sur les thèmes suivants : la « Problématique de la gouvernance dans les Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) nigériens, spécialement dans les Institutions Mutualistes et Coopératives d’Epargne et de Crédit (IMCEC) » et la « Rencontre annuelle de concertation entre l’ARSM et les Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) ».

Placés sous le haut patronage du Ministre des Finances, les travaux de ces deux ateliers ont été respectivement ouverts par le Secrétaire général du Ministère des Finances et par le Directeur de Cabinet du Ministre des Finances.

En effet, le Ministère des Finances à travers l'Agence de Régulation du Secteur de la Microfinance (ARSM), et l'Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés du Niger (APSFD-Niger), ont initié avec le soutien financier de l'Agence Française de Développement (AFD) un Projet d'Appui aux acteurs de l'Inclusion Financière au Niger (projet PAIF), mis en œuvre sur la période 2016-2020.

Ce projet est structuré en deux composantes à savoir : la composante 1 : un appui à l'ARSM afin qu'elle soit en mesure d'exercer pleinement ses missions et contribuer à la consolidation du secteur et la composante 2 : un appui au renforcement des capacités des SFD et de leur association professionnelle (APSFD) afin de contribuer à leur professionnalisation et au développement d'une offre de produits financiers pérennes et adaptés aux besoins de la clientèle.

Pour la mise en œuvre de la Composante 1, une convention a été signée le 12 août 2016 entre l'AFD et le Ministère de l'Economie et des Finances de la République du Niger. Dans le cadre de la mise en œuvre de cette composante, le groupement FTHM-COSEF, Assistant Technique, s'est vu chargé d'assurer l'animation d'ateliers sur six thèmes transversaux, rentrant dans l'axe « Renforcement de la concertation et du partage d'informations entre les acteurs du secteur ».

L’atelier sur la problématique de la gouvernance des SFD a pour objectifs de présenter les enjeux et les risques liés à la gouvernance d'un SFD ; d’identifier les bonnes et les mauvaises pratiques des SFD en général, et des IMCEC en particulier et les conditions pour une gouvernance efficace ; de proposer les solutions aux problèmes identifiés et les pistes d'amélioration de la gouvernance efficace dans les SFD.

Les résultats attendus à l’issue de cet atelier permettent aux participants d’avoir une meilleure compréhension des enjeux de la gouvernance d'un SFD et d’être conscients des risques liés à une mauvaise gouvernance ; d’identifier les bonnes et mauvaises pratiques de gouvernance dans les SFD, leurs causes analysées et des solutions aux problèmes de gouvernance dans les SFD, en particulier dans les IMCEC sont trouvées tout en proposant un plan d'actions.
Le second atelier dont le thème a porté sur la « Rencontre annuelle de concertation entre l’ARSM et les Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) », s’inscrit dans le cadre des actions de concertation avec les acteurs du secteur de la microfinance que l’Agence de Régulation du Secteur de la Microfinance (ARSM) envisage d’instituer chaque année en vue d’échanger avec les SFD sur l’état du secteur.

Cet atelier intervient dans un contexte où le secteur de la microfinance au Niger rencontre beaucoup de difficultés liées notamment à : (i) une faiblesse de l’activité d’intermédiation : l’épargne collectée représentait au 31 décembre 2017, 2,6% des dépôts mobilisés par le secteur bancaire nigérien et 1,7% des dépôts collectés par le secteur dans la zone UMOA, l’encours des crédits ressortait en 2017 à 4,4% de l’encours des prêts des banques nigériennes et 2,7% de l'encours des prêts octroyés par les SFD de la zone UMOA ; (ii) le taux brut de crédits en souffrance est ressorti à 14,7% en 2017 contre une moyenne de 6,6% en zone UEMOA ; (iii) les normes des ratios prudentiels sont globalement respectés à l’inverse des normes de rentabilité financière qui ne le sont pas ; un nombre important de SFD isolés qui n’arrivent pas à assurer leur viabilité ; une faible couverture du territoire national (0,18 point de service de SFD pour 10.000 habitants).

Cette situation commande, une gestion plus rigoureuse de leurs opérations de crédits et une meilleure maîtrise des charges. A la date du 30 juin 2018, le secteur de la Microfinance compte trente-sept (37) SFD dont trente-quatre (34) Institutions Mutualistes ou Coopératives d’Epargne et de Crédit (IMCEC) et trois (3) Sociétés anonymes (SA).

Au cours de cette rencontre annuelle, les participants venus de plusieurs horizons notamment : SFD, BCEAO, PTF, Secteur bancaire, ARSM et DMCE, échangeront sur la situation du secteur de la microfinance au 31 décembre 2017 et au 2ème trimestre 2018; les relations entre l’ARSM et les SFD notamment en ce qui concerne la transmission de documents et de l’assainissement et consolidation du secteur.

Les résultats attendus sont entre autres : une meilleure compréhension et une prise de conscience des participants de la situation du secteur de la microfinance au Niger, les solutions aux problèmes de communication des documents entre l’ARSM et les SFD sont trouvées ; le plan d’assainissement et de consolidation du secteur est partagé avec les participants et leurs observations recueillies.

De manière globale, les conclusions de cette rencontre devront permettre de renforcer la synergie des actions à mener dans le cadre de la surveillance et de la consolidation du secteur.

LE DACD/RP/MF