Le ministre des Finances a rencontré hier le personnel de la Direction Générale des Douanes. Une rencontre que le ministre Hasoumi Massoudou a voulu saisir pour évoquer essentiellement la question de mobilisation des ressources financières et faire part aux responsables de cette importante institution des attentes de l'Etat.

Après avoir été accueilli par le directeur général des Douanes, M. Issaka Assoumane et ses proches collaborateurs, et passé en revue un détachement d'éléments des Douanes qui leur rendait les honneurs, le ministre des Finances accompagné du ministre délégué au Budget, et leurs hôtes se sont retrouvés dans la salle de réunion pour une séance de travail.


L'air grave, le ministre Hassoumi Massoudou a pris la parole pour remercier la Direction Générale des Douanes pour l'accueil avant de brosser la situation générale du pays caractérisée par un contexte économique national difficile exacerbé par le contexte sécuritaire sous-régional, notamment dans les pays voisins, impactant négativement sur les activités économiques et annihilant les efforts de développement déployés par le Gouvernement.

Le ministre a indiqué que l'environnement sécuritaire qui prévaut dans les trois pays (Libye, Mali, Nigeria) a eu plusieurs conséquences sur notre pays. Au plan économique, explique-t-il, les échanges commerciaux, les activités touristiques et les mouvements des personnes ont pris un sérieux coup avec une incidence sur la croissance. L'environnement sécuritaire eu un impact sur les investissements au point sens où l'Etat a été obligé de détourner une importante partie de ses ressources destinées aux investissements sociaux vers la sécurité. La situation économique est aussi affectée par la chute du cours des matières premières sur le marché mondial, principalement le pétrole et l'uranium. Il a notamment souligné le retard du programme de construction des pipelines, et également la tendance baissière du cours de l'uranium. Tout cela induit un important manque à gagner pour l'Etat, a déploré le ministre des Finances Hassoumi
Massoudou, avant d'ajouter que la situation de quasi-récession économique au Nigeria a eu des conséquences sur les activités économiques au Niger. Les impacts de cette situation sont visibles dans toutes les zones frontalières, car l'activité économique est fortement contractée, a-t-il affirmé.

Pour lui, il s'agit de trois chocs auxquels fait face le Niger et qui ont amené l'Institut National de la Statistique à réviser à la baisse la croissance annuelle de 2016, passant de 5,2% à 4,6%. Après avoir bien décrit la situation, le ministre a dit aux Douaniers que c'est dans ce contexte qu'on leur demande de travailler pour améliorer les recettes de l'Etat, car la mobilisation reste nettement inférieure au potentiel à mobiliser. La situation sécuritaire est préoccupante certes, a reconnu M. Hassoumi Massoudou, mais elle ne peut justifier une telle baisse de recettes des services des Douanes. Le ministre des Finances a souligné que la situation sécuritaire, plus grave dans certains pays comme le Mali, n'a pas empêché à la Douane de ce pays d'engranger des recettes nettement supérieures aux nôtres. Le ministre a affirmé que le Niger a du potentiel et qu'il faut nécessairement avancer sérieusement, éviter le laxisme pour contribuer à l'amélioration de la situation financière. Il a formellement invité l'administration des Douanes à prendre conscience de la fragilité de la situation générale du pays, prévenant que si la situation budgétaire ne s'améliore pas ''nous aurons des effets boule-de-neige'' aux conséquences imprévisibles.

Le travail, rien que le travail et toujours le travail, a insisté le ministre des Finances qui a mis beaucoup l'accent sur le respect des valeurs professionnelles et administratives, à savoir la discipline, les réglementations. ''A priori, j'ai confiance en tout le monde, je voudrais des rapports de confiance'', a dit le ministre pour décrire sa philosophie de travail à la tête du département. Il a toutefois souligné avec force qu'il veut des rapports de confiance où ''ceux qui travaillent, qui ont des résultats seront valorisés''. Insupportable !!! Il est insupportable, a-t-il martelé, que le Niger occupe la dernière position de la quasi-totalité des pays de l'Afrique de l'Ouest en termes de recettes douanières. C'est pourquoi il a vivement invité l'administration des Douanes à prendre conscience de cette situation, à faire en sorte que cette position peu enviable soit derrière nous, qu'on améliore nettement la position.

Soulignant que les pays ont presque les mêmes caractéristiques, le ministre a indiqué qu'il n'y a pas de raison que les recettes de ces pays doublent parfois celles du Niger, individuellement pris. ''Je pense qu'il n'est pas acceptable et je sais qu'il est possible de faire mieux avec vous. Ceux qui ne marchent avec nous dans le sens de la mobilisation des recettes, nous les laisserons sur la route. Nous sommes prêts à répondre aux besoins matériels, moraux et professionnels des agents, à condition qu'ils le méritent, que les résultats soient à la hauteur'', a conclu M. Hassoumi Massoudou.

Zabeirou Moussa(onep)
www.lesahel.org

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