Intervention du Ministre des Finances à l’occasion du vote du projet de loi de finances 2017

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

A travers le présent vote, vous venez d’adopter le projet de loi de finances pour l’année budgétaire 2017, donnant ainsi au Gouvernement l’autorisation de percevoir les impositions de toutes natures, de recourir aux appuis financiers nécessaires au financement du budget et d’exécuter les dépenses, conformément aux propositions dudit projet soumis à votre examen. Ce faisant donc, vous permettez au Gouvernement de disposer d’un instrument essentiel pour la mise en œuvre des politiques publiques.

 

Monsieur le Président,

Le couronnement des travaux d’aujourd’hui me donne l’occasion de rappeler que l’adoption de cette loi de finances intervient dans un contexte particulier pour le Niger. 

Ce contexte est caractérisé par une situation économique internationale défavorable, affectant les cours des principaux produits de base ; la conjoncture économique au Nigeria marquée par une chute du cours de la naira, impactant défavorablement nos échanges avec ce grand pays ; un développement important de l’insécurité à nos frontières, avec des conséquences néfastes sur la réalisation des recettes et induisant l’affectation d’une part substantielle des ressources à la prise en charge des importants besoins persistants des forces de défense et de sécurité.

Toutes ces situations ont eu des conséquences négatives sur le budget de l’Etat, ayant entraîné des contreperformances au niveau des régies financières et des fortes pressions sur les dépenses.

Monsieur le Président,

Nonobstant ce contexte défavorable, le Gouvernement s’efforce de respecter les priorités déclinées dans le Programme de Renaissance du Président de la République et la Déclaration de Politique Générale adoptée ici même par votre auguste Assemblée. C’est ainsi qu’au titre du budget 2017, en excluant les dépenses fiscales, les dépenses d’ordre et la dette extérieure, les allocations budgétaires sectorielles ressortent à 18,57% pour l’éducation ; 8,57% pour le secteur de la santé et de l’action sociale; 18,71% pour la sécurité; 19,84% pour le développement rural et la sécurité alimentaire ; 18,34% pour le secteur des infrastructures et 15,96% pour les autres secteurs.

A la lumière de ces données, il ressort que malgré la situation financière difficile que traverse l’Etat et le poids des dépenses de sécurité, des allocations conséquentes ont été faites au profit des secteurs prioritaires de notre Programme, à savoir le développement rural, l’Education, les infrastructures et la Santé. Les efforts sont certes en deçà des immenses besoins et des attentes légitimes de notre peuple, mais, force est de reconnaître qu’ils sont louables, au regard de la conjoncture que traverse notre pays.

Monsieur le Président
Mesdames et Messieurs les Députés

Tenant compte de la rareté des ressources et des exigences d’une dépense publique de qualité, en vue d’une meilleure exécution du budget que vous venez d’adopter, le Gouvernement entend mettre en œuvre des mesures hardies de mobilisation des ressources et d’encadrement de l’exécution des dépenses, dans le respect du cadre législatif et réglementaire existant.

S’agissant des recettes, les mesures viseront une meilleure gouvernance de nos régies financières. Elles concerneront en particulier l’optimisation des activités, le rendement des impôts et taxes et porteront essentiellement sur la modernisation des services et des procédures, ainsi que le renforcement du contrôle, y compris celui des agents eux-mêmes, ainsi que la mise en œuvre rigoureuse des sanctions.

Au niveau des dépenses, le Gouvernement renforcera les contrôles à tous les niveaux de la chaîne d’exécution et veillera davantage à assurer à la fois la maîtrise et la qualité de la dépense publique, en adéquation avec les ressources disponibles. Cette amélioration sera également renforcée avec la mise en place des budgets programmes à l’échéance 2018, procédure qui permettra à l’Etat de rationaliser davantage ses dépenses.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés

A l’occasion de l’examen de la présente loi de finances, les Honorables députés ont formulé des interrogations et relevé des préoccupations sommes toutes légitimes. Celles-ci ont notamment trait à une plus forte mobilisation des ressources internes ; au renforcement des contrôles à tous les niveaux ; à l’assainissement de la gestion des finances publiques ; à la rationalisation des structures administratives et des subventions accordées par l’Etat ; à l’amélioration de la qualité de l’exécution des dépenses ; à la conduite d’un état des lieux des entreprises publiques ; pour ne citer que celles-ci.

A cet égard, cette tribune me donne l’occasion de les féliciter pour leurs inestimables et pertinentes contributions, que le Gouvernement examinera avec la plus grande attention, afin de les mettre en oeuvre sans délais et conduire ainsi plus efficacement ses actions.

Monsieur le Président

Pour finir, je tiens à remercier tous ceux qui ont contribué à l’aboutissement de ce processus, ayant permis le vote, dans les délais légaux, de la loi de finances 2017, malgré les nombreuses contraintes. Ces remerciements s’adressent particulièrement aux membres de la Commission des Finances et du Budget qui n’ont ménagé aucun effort pour abattre un immense travail dont les résultats ont été développés dans le rapport général qui vient de nous être présenté. Je saisis également cette occasion pour remercier profondément les membres des autres Commissions Permanentes saisies pour avis, qui ont formulé des recommandations pertinentes.

Monsieur le Président
Mesdames et Messieurs les Députés

Je ne saurais terminer mon propos sans solliciter les membres de Votre Auguste Assemblée, chacun en fonction des moyens à sa disposition, à jouer sa partition dans l’amélioration de l’exécution du budget de l’Etat. Il s’agit de l’appui qui est attendu de vous pour combattre l’incivisme fiscal, en vue d’une meilleure collecte des ressources publiques et de l’exercice de votre rôle de contrôle de l’utilisation des ressources que l’Etat met à la disposition des administrations publiques. Ce faisant, nous contribuerons tous ensemble à améliorer l’efficacité de l’action publique.

Au peuple nigérien, je dirais ceci : nous serons rigoureux et déterminés dans la mobilisation des recettes, économes et responsables dans l’exécution des dépenses.

Vive le Niger,
Vive la République.
Je vous remercie pour votre aimable attention.