Discours de Monsieur le Ministre des Finances à l’occasion de la cérémonie officielle de lancement du Projet de Capacité et Performance du Secteur Public pour la Prestation de Services (PCDS)

Niamey, le 19 décembre 2016

Madame, Messieurs les Ministres,

Monsieur le Représentant Résident de la Banque Mondiale, Mesdames, Messieurs les Partenaires Techniques et Financiers, Mesdames, Messieurs les Directeurs Généraux et Centraux, Chers invités,

La cérémonie qui nous réunit aujourd’hui consacre le lancement du Projet de Capacité et Performance du Secteur Public pour la Prestation de Services (PCDS).

Comme vous le savez, la signature le 29 avril 2014 de l’Accord de Don H931-NE entre le Niger et l’Association Internationale pour le Développement (IDA), procédait de la volonté du Gouvernement d’améliorer les prestations de services publics et d’atteindre des meilleures performances dans la gouvernance et la gestion des investissements publics.

A travers ses deux composantes initiales, le Projet (PCDS), introduisait d’une part le concept de décaissements basés sur les résultats en se focalisant sur des secteurs prioritaires et, offrait d’autre part une assistance technique multiple et variée.

Au niveau des ministères cibles, des « Équipes chargées de résultats » animées chacune par un Point Focal avaient été mises en place en vue entre autres de : 

Veiller à la mise en œuvre des programmes de dépenses autorisées respectifs,

Elaborer les plans d’actions annuels sectoriels, et Suivre les activités dans les ministères et institutions cibles.

Par ailleurs, les conditions requises pour une bonne gestion des investissements et l'évaluation de la performance, tel qu’identifié dans la conception initiale du projet, sont restées encore un défi du fait des dysfonctionnements qui subsistent dans la gestion des finances publiques et des ressources humaines de l’Etat.

Parmi ces défis, on peut mentionner entre autre:

  • l’obsolescence des procédures de gestion,
  • le manque de données fiables et consolidées sur les ressources humaines de l’Etat,
  • la faible consolidation du programme d'investissement,
  • les pratiques de la passation de marchés,
  • les tensions récurrentes de trésorerie et, surtout,
  • les implications variées de la réforme introduite par la Loi organique relative aux Lois de de Finances (LOLF),

En effet, les études analytiques existantes indiquent que les lacunes en matière de réforme de la fonction publique et de systèmes de gestion des finances publiques ont considérablement contribué à la faiblesse des capacités de l’administration à exercer ses fonctions de base.

En outre, les insuffisances du système de gestion des finances publiques, telles que reflétées par l’Examen de la gestion des dépenses publiques et de la responsabilité financière (PEFA), réalisé en 2016, limitent considérablement la capacité de l’administration à gérer efficacement les investissements publics et à assurer une bonne prestation de services.

Les efforts déployés par le gouvernement pour moderniser l'administration publique et développer une culture du résultat sont encore embryonnaires et appellent à une coordination étroite.

Si le gouvernement a accompli des progrès dans la mise en place de systèmes d’information pour soutenir les processus de planification, de gestion financière et de suivi-évaluation, il n’en demeure pas moins qu’il est nécessaire de moderniser et interconnecter les systèmes existants pour équiper les agents de l’administration des informations requises pour mobiliser efficacement les recettes et gérer les dépenses publiques. 

C’est ainsi que plusieurs mois après le démarrage du projet initial, le constat est que la combinaison de ces contraintes diverses place l’insuffisance généralisée de capacités à tous les niveaux de l’administration publique au cœur du défi de la capacité d'absorption de notre économie ; elle a également affecté de façon substantielle la dynamique de mise en œuvre du projet, au point où le Gouvernement et la Banque mondiale ont convenu à partir de janvier 2016 de restructurer le PCDS

Mesdames, Messieurs,

La restructuration du PCDS a été ainsi engagée pour traduire l’engagement du gouvernement en faveur des actions à caractère transversal et liées aux réformes stratégiques relatives à l'amélioration de l’efficacité des Dépenses Publiques et à celle de la Gestion des Ressources Humaines de l'Etat.

A ce jour, grâce à l’itération soutenue entre les équipes techniques de la Banque Mondiale et nos différentes administrations, nous pouvons nous réjouir de disposer d'un projet restructuré qui intègre largement les orientations du Gouvernement, les recommandations des différentes missions d'appui technique, les résultats des différentes consultations avec les parties prenantes, ainsi que la Convention de financement y afférent.

En effet, après l’approbation du Conseil d'administration de l’IDA le 14 novembre 2016, l’accord de financement du projet ainsi restructuré a été signé avec le Gouvernement le 13 décembre 2016 pour un montant de 21 milliards de francs CFA, sous forme de Don.

Monsieur le Représentant Résident,

Je voudrais, à cet égard, réitérer toute notre gratitude aux Plus Hautes autorités de la Banque Mondiale, à vous-même, ainsi qu'à l’ensemble de vos collaborateurs pour leur constante disponibilité et les diligences faites dans la préparation des différents dossiers dont celui qui nous a permis de nous retrouver aujourd’hui.

Au nom des plus hautes Autorités du Niger, je vous remercie sincèrement pour ce précieux concours en faveur de notre administration. Je voudrais également vous assurer que toutes les dispositions seront prises par le Gouvernement pour garantir une bonne exécution et l’atteinte des objectifs assignés à cet important Programme. 

Du reste, le processus de restructuration du PCDS, au demeurant fort réussi, n’aurait sans doute pas été conduit aussi rapidement et efficacement, sans l’engagement, le réel intérêt et la présence effective, à nos côtés, des services de Consultants mais aussi des cadres de l’administration et de certaines institutions publiques, auxquels il me plaît d'adresser mes félicitations.

Mesdames, Messieurs,

Faut-il le rappeler, conformément au schéma convenu à l’issue du processus de restructuration qui s’est déroulé tout au long de cette année, le PCDS restructuré vise à : « Améliorer la gestion des finances publiques et des ressources humaines de l’Etat en vue de renforcer la capacité de prestation de services publics » ; il est à cet égard bâtit autour des trois (3) composantes majeures notamment :

  1. la gestion des Finances Publiques
  2. la Gestion des Ressources Humaines
  3. la Gestion du changement et le Suivi-évaluation.

De même, les Programmes de dépenses éligibles qui sont demeurés un défi lors de la précédente phase, ont cette fois- ci été formulés de manière à être complémentaires avec l'assistance technique au sein des composantes. 

Je souhaite que les échanges que vous aurez à l’occasion de ce lancement, soient une opportunité pour l’ensemble des parties prenantes à la mise en œuvre de prendre connaissance des contours du PDCS restructuré notamment ses objectifs, ses résultats, ses composantes, son cadre de mesure des résultats, ses acteurs ainsi que son cadre institutionnel.

Mesdames et Messieurs,

Pour terminer mon allocution, je voudrais réitérer, au nom du Gouvernement et à mon nom propre, toute notre gratitude pour les appuis multiformes que la Banque Mondiale ne cesse d’apporter pour le développement économique et social de notre pays.

Sur ce, je déclare solennellement lancé le Projet de Capacité et Performance du Secteur Public pour la Délivrance de Services.

Je vous remercie de votre aimable attention.