Fin de la Mission des services du Fonds Monétaire International (FMI) au Niger : Des recommandations pour accroître les recettes de l'Etat et maîtriser les dépenses

Le ministre des Finances, M. Massoudou Hassoumi, et les membres de la mission des services du Fonds monétaire international (FMI), conduite par Cheikh Anta Gueye, ayant séjourné à Niamey du 24 octobre au 7 novembre 2016, ont conjointement animé un point de presse, hier dans l'après-midi, au Ministère des Finances. Cette mission du FMI a, au cours de son séjour, mené des consultations et des discussions sur un programme économique et financier à moyen terme qui pourrait être appuyé par un nouvel accord du FMI au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC). Au cours de ce point de presse les membres de cette mission ont fait une déclaration.

Cette déclaration lue par M. Joseph Ntamatungiro, Représentant résident du FMI au Niger, indique que les autorités nigériennes et l'équipe du FMI ont convenu, au niveau des services du FMI, d'un accord sur un programme à moyen terme (2017-2020), susceptible d'être appuyé par une nouvelle FEC. Le nouveau programme reflète les leçons tirées de l'accord FEC actuel. « Même si, en dépit d'une série de chocs exogènes et de difficultés dans la mise en œuvre, le programme appuyé par l'accord FEC sur la période 2012-2016 a permis de maintenir la stabilité macroéconomique, les allocations budgétaires pour les secteurs de l'éducation et de la santé étaient évincées par la prise en charge des besoins prioritaires de sécurité, ce qui a globalement handicapé l'atteinte des objectifs de développement», souligne la mission.

Un nouveau programme pour préserver la stabilité macroéconomique...

Selon les termes de la déclaration, le nouveau programme vise à préserver la stabilité macroéconomique et à atteindre les objectifs de développement définis dans le Document d'Orientations Economiques. Au regard du niveau élevé des besoins de dépenses sécuritaires et la persistance des chocs sur les recettes budgétaires, les politiques du nouveau programme sont d'une part centrées sur la mobilisation des recettes intérieures notamment grâce à l'élargissement de l'assiette fiscale et, de l'autre sur le renforcement de la gestion budgétaire, en vue de fournir l'espace budgétaire et assurer la viabilité de la dette. Le programme contient également un solide agenda de réformes structurelles devant permettre de renforcer la gestion des finances publiques, d'appuyer la diversification de l'économie et renforcer la résilience, tout en tenant compte des capacités de mise en œuvre limitées.

Les résultats macroéconomiques du Niger sont restés satisfaisants en 2016

La déclaration affirme que dans l'ensemble, les résultats macroéconomiques du Niger sont restés satisfaisants en 2016, en dépit des chocs sécuritaires et humanitaires, des prix de matières premières défavorables et de la réduction des échanges avec les pays voisins. La croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) devrait augmenter pour passer de 3,5% en 2015 à 4,5% en 2016, soutenue par une bonne campagne agricole 2016/17 et ce malgré les faiblesses qui subsistent dans les secteurs pétrolier et minier.

La croissance du PIB réel devrait se situer à 5,2% en 2017...

L'inflation serait contenue à 1,6% en 2016. «L'exécution budgétaire a été entravée par un niveau de recouvrement des recettes en deçà des objectifs, reflétant en partie les prix bas des matières premières et les problèmes économiques dans les pays voisins. Cependant, à la fin de juin 2016, la plupart des objectifs budgétaires du programme (hors recettes) ont été atteints. Des progrès ont également été faits dans la mise en œuvre des réformes structurelles, malgré quelques retards enregistrés» ajoute la déclaration.

Elle indique que les perspectives économiques à moyen terme sont favorables, mais sont sujettes à des risques intérieurs et extérieurs considérables. La croissance du PIB réel devrait se situer à 5,2% en 2017, tirée par l'agriculture et le relèvement prévu de la production pétrolière. L'inflation devrait être contenue à moins de 2%. La croissance du PIB réel devrait s'établir à 6% en moyenne sur la période 2018-2020, grâce surtout à l'expansion du secteur des industries extractives et à l'augmentation des investissements publics et privés. L'inflation devrait rester en deçà du critère de convergence de 3% de l'UEMOA. Au nombre des principaux risques figurent les retombées négatives des conflits régionaux, la vulnérabilité aux catastrophes naturelles, ainsi que les difficultés économiques dans la sous-région.

La mission des services du FMI a enfin tenu à remercier les autorités nigériennes pour leur chaleureuse hospitalité ainsi que pour les entretiens riches et constructifs. Intervenant à l'issue de la lecture de cette déclaration, le Chef de la mission, M. Cheikh Anta Gueye a indiqué qu'ils ont eu des discussions constructives avec les autorités nigériennes. Il a ajouté qu'ils ont convenu d'un accord sur un programme dont les objectifs sont l'élargissement de l'assiette fiscale, l'amélioration de la gestion budgétaire, et le contrôle de la dépense. « Nous avons aussi procédé à des discussions sur des réformes structurelles qui permettent de faire avancer le pays vers le progrès social pour le bonheur des populations nigériennes », a conclu le Chef de la mission du FMI.

Quant au ministre des Finances, M. Massoudou Hassoumi, il s'est réjoui de cette mission qui au bout de deux semaines de travail acharné avec les services de son département ministériel, a abouti à une convergence de points de vue avec les autorités nigériennes. Il a ajouté que l'exercice a consisté entre autres à prendre des mesures pour accroitre les recettes ; les recettes douanières et les recettes fiscales, et élargir l'assiette fiscale. La deuxième action selon le ministre, est la maîtrise des dépenses. « Les reformes auxquelles nous allons nous consacrer et qui seront exécutées avec diligence et avec détermination, nous permettront de créer les conditions de bonnes finances publiques qui permettront à notre pays d'avoir une croissance équilibrée dans l'espoir de créer les conditions du progrès économique et social» a souligné le ministre des Finances.

Source : Oumarou Moussa(onep) - www.lesahel.org