L'Agence Française de Développement : L'AFD investit au Niger 40 milliards de FCFA destinés à l'insertion des jeunes et au programme Kandadji

L'Agence Française de Développement (AFD) a rendu public un communiqué de presse relativement au soutien qu'elle apporte afin de contribuer au développement socioéconomique de notre pays notamment dans le cadre de l'insertion des jeunes et au programme Kandadji.

 

Selon le communiqué, au cours des dernières années, l'Agence Française de Développement (AFD) a augmenté significativement ses financements au Niger notamment sous forme de dons en lien avec sa nouvelle priorité géopolitique donnée au Sahel. En effet, depuis 2009, l'AFD a ainsi multiplié par 6 ses efforts au Niger. Et en 2016 elle a investi près de 60 milliards de FCFA. Le communiqué précise que pour les prochaines années, les engagements de l'Agence Française de Développement devraient encore progresser, notamment en poursuivant son appui au développement des infrastructures du Niger en particulier dans le secteur des énergies renouvelables et en soutenant sa ''politique sectorielle d'éducation''. A l'occasion de la visite à Paris du Premier ministre nigérien SE Brigi Rafini le 7 février dernier, le directeur général adjoint de l'AFD, M. Philippe Bauduin, a signé deux accords portant sur des projets financés dans ces deux secteurs, pour un montant global près de 40 milliards de FCFA.

Le communiqué souligne que c'est dans le cadre de la visite en France du Premier ministre SE. Brigi Rafini que l'AFD a récemment signé une convention de financement de 6,5 milliards de FCFA (10 M€) en faveur d'un projet d'insertion sociale et professionnelle des jeunes dans la région de Diffa, zone sud/sud-est du pays, fortement touchée par la crise liée à la présence de la secte terroriste Boko Haram. Le projet sera en partie mis en œuvre par des ONGs françaises et nigériennes notamment groupement Care - Aide et Action - Plan International, associé à 3 partenaires locaux : Nigetech, AREN et Karkara.

Ce programme, intitulé ''Jeunesse Diffa'', est une réponse à un enjeu majeur pour la stabilité du Niger. Il s'inscrit dans ''l'Initiative Lac Tchad'' annoncée par le Président de la République Française au sommet d'Abuja en mai 2016, ainsi que dans la déclinaison du ''Plan Sahel'' de l'AFD a ajouté le communiqué. Le projet doit permettre de contribuer à apporter une réponse opérationnelle à la crise et à la lutte contre les vulnérabilités qui touchent plus spécifiquement la région de Diffa, fortement fragilisée par les incursions de Boko Haram. Ce projet indique le communiqué, est construit sur un mode opératoire adapté issu des réflexions de l'AFD sur les contextes de crise. Il est à la fois innovant, car il permet de mobiliser le savoir-faire d'opérateurs de terrain en optimisant l'appropriation par les acteurs publics et l'inscription des actions sur le long terme, et flexible, car il est basé sur un dispositif de co-construction entre autorités locales et ONGs, et est accompagné par un suivi-évaluation renforcé permettant des adaptations de la logique d'intervention au fil de l'eau'', a déclaré Philippe Bauduin à l'occasion de la signature de la convention. Sur un tout autre plan le communique mentionne que dans le cadre du programme de ''Régénération des écosystèmes et de mise en valeur de la vallée du fleuve Niger'' conçu autour du barrage de Kandadji, l'AFD a également signé un protocole d'accord confirmant aux côtés de la Banque Mondiale son engagement à cofinancer la centrale hydroélectrique de Kandadji par un prêt d'un peu plus de 32 milliards de FCFA.

Le Gouvernement nigérien a fait de la sécurisation énergétique un facteur clé pour favoriser le développement d'une économie compétitive et diversifiée. Au sein de ce Plan, le ''programme Kandadji'', cofinancé à hauteur d'environ 1 milliard de dollars par plusieurs bailleurs et lancé depuis 2008, est considéré comme prioritaire et transformationnel pour le Niger. Ce programme comme le notifie le communiqué de presse, vise entre autres la construction d'un barrage multi usages, situé sur le fleuve Niger ; la construction d'une centrale hydro-électrique de 130 MW ; la construction d'une ligne haute tension d'évacuation de 132 KV ; l'aménagement de terres agricoles pour l'irrigation (face à la dégradation continue dans le pays des ressources du bassin du fleuve Niger, ce volet doit également permettre la préservation et la régénération de ses écosystèmes par la régulation du débit du fleuve).
L'AFD contribue à la réalisation du programme, à hauteur de près de 58 milliards de FCFA à travers 3 volets. Il s'agit des plans de développement locaux, à hauteur de près de 9 milliards de FCFA (soit 14 M€ pour une subvention accordée en 2014) ; des périmètres irrigués pour plus de 16 milliards de FCFA (soit 25 M€ pour un prêt prévu en 2018) ; la centrale hydroélectrique pour plus de 32 milliards de FCFA (50 M€ sous forme de prêt), en cofinancement avec la Banque Mondiale (plus de 100 milliards de FCFA, soit 155 M€). L'objectif du projet de centrale hydro-électrique est de contribuer à l'augmentation et à la sécurisation des capacités de production électrique du pays. L'électricité produite, estimée à 630 GWh par an, sera évacuée vers Niamey et pourra également, en cas de surplus en saison des pluies, être exportée vers des pays voisins.

Source : www.lesahel.org (Laouali Souleymane - ONEP)