Atelier de validation du rapport d’évaluation nationale des risques de Blanchiment des Capitaux et de Financement du Terrorisme (BC/FT)

Produire une évaluation détaillée, valide et fiable des risques de BC/FT

La Secrétaire générale adjointe du Ministère des Finances, Mme Rabo Fatchima a présidé hier à l’hôtel Gaweye de Niamey, la cérémonie d’ouverture de l’atelier de validation du rapport d’évaluation nationale des risques de Blanchiment des Capitaux et de Financement du Terrorisme, organisé par la Cellule Nationale de Traitement des Informations Finan­cières (CENTIF-Niger) avec l’accompagnement de la Banque Mondiale (BM) et du Groupe Intergouvememental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA).

 L’objectif de l’atelier est de produire un rapport détaillé, valide et fiable des risques de BC/FT au sein d’une juridiction. La cérémonie s’est déroulée en présence du président de la CENTIF-Niger, M. Taher Hassane, de la représentante du GIABA, Mme Mariame Ibrahim Touré-Diagne et de celle de la Banque Mondiale, Marilyne Pereira Goncalvès ainsi que plusieurs autres invités.

 En procédant à l’ouverture des travaux, Mme Rabo Fatchima a indiqué que, dans le cadre de cette lutte, le Niger à l’instar de la communauté internationale en général et des pays membres de l’espace UEMOA en particulier, s’est doté d’un cadre juridique conforme aux standards internationaux par la transposition dans son ordonnancement juridique national de la nouvelle directive N°02/2015/CM/UEMOA du 02 juillet 2015. « Cela s’est traduit par l’adoption et la promulgation de la loi N°0216-33 du 31 octobre 2016 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme », a-t-elle déclaré. Au-delà de ce cadre juridique, le Niger a mis en place plusieurs institutions spécialisées pour apporter une réponse efficace contre cette criminalité transnationale organisées, dont la CENTIF. Au niveau des juridictions, des pôles spécialisés en matière économique et terroriste ont été créés, a précisé Mme Rabo Fatchima.

 « Le projet de rapport soumis en examen nous fournit beaucoup d’enseignements sur la menace et les vulnérabilités auxquelles le pays est confronté », a-t-elle souligné. Concernant la menace, a-t-elle dit, l’immensité et la grande porosité des frontières constituent un terrain propice à toutes sortes de trafic.

 En effet, l’exercice d’évaluation des risques a relevé comme menace réelle, le trafic illicite de drogues et d’armes à feu, la traite des personnes et le trafic illicite des migrants, la fraude fiscale, le recel, pour ne citer que ceux-là.

 La lutte contre ces fléaux représente aujourd’hui un défi majeur, d'où la nécessité de prendre les mesures qui s'imposent et de mettre en place des dispositifs efficaces et adaptés pour répondre à l'ingéniosité de ceux qui veulent utiliser les territoires et les systèmes financiers pour accomplir leurs desseins criminels. « La lutte contre la criminalité financière transfrontalière organisée demeure une grande préoccupation pour les autorités de la 7ème République. C'est pourquoi le Président de la République n’a eu de cesse, chaque fois que l’occasion se présente, de réaffirmer la position et la vision du Niger dans la lutte contre ces fléaux qui n’épargnent aucun Etat au monde », a déclaré Mme Rabo Fatchima.

 Pour le président, de la CENTIF-Niger, l'organisation de cet atelier marque le parachèvement d’un processus qui a débuté en novembre 2016 avec le lancement des travaux du groupe de travail chargé de conduire l’évaluation nationale des risques de blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme. Selon M. Taher Hassane, cet exercice a une base juridique nationale. Le Groupe Intergouvememental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) a par la voie de sa représentante, félicité l'ensemble des parties prenantes à cet exercice auquel le Niger s’est soumis depuis novembre 2016. Selon Mme Mariame Ibrahim Touré-Diagne, le processus est certes complexe, difficile et long, mais les résultats dans le rapport de l’ENR montrent désormais la compréhension assez claire des risques pour lesquels des contremesures sont requises afin de les atténuer et de renforcer le dispositif du pays en matière de LBC/FT.

 Pour le partenaire de la Banque Mondiale, la réalisation de l'évaluation nationale des risques de Blanchiment des Capitaux et de Financement du Terrorisme a été une étape critique pour le Niger dans ses efforts de mise en conformité avec les standards internationaux. Selon Marilyne Pereira Goncalvès, cet exercice a exigé un travail collectif important de la part de toutes les parties prenantes de la lutte, tant du secteur public que privé afin de développer une vision globale des menaces et des vulnérabilités liées au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme au Niger. « Le projet de rapport envoyé pour commentaires à la Banque Mondiale est un document détaillé, et une analyse motivée des sources des risques de blanchiment des capitaux au Niger», a-t-elle conclu.

Source : ONEP (Seini Seydou Zakaria)