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Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires Religieuses, M. Abdou Labo a présidé hier matin, à la salle Margou de l'hôtel Gaweye de Niamey, la cérémonie d'ouverture de l'atelier sur le financement des investissements urbains dans la zone UEMOA. Cet atelier est organisé par Cités et Gouvernements Locaux d'Afrique (CGLUA) en collaboration avec l'Association des Municipalités du Niger, la Banque Mondiale, et le ministère français des Affaires Etrangères. L'objet de l'atelier est de sensibiliser les décideurs nationaux et de l'Union Monétaire sur l'ampleur du phénomène de l'urbanisation au sein de l'espace UEMOA.

L'atelier qui regroupe les représentants des Etats membres de cet espace, se compose de trois sessions, dont la dynamique d'urbanisation dans l'espace UEMOA et les réponses actuelles ; les perspectives pour le financement des investissements urbains dans l'espace UEMOA ; et les pratiques sur lesquelles l'espace UEMOA doit s'inspirer en matière de financement des investissements urbains. Cet atelier intervient à la veille de l'installation des premiers membres du Conseil des Collectivités Territoriales de l'UEMOA.

En procédant à l'ouverture de l'atelier, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires Religieuses, a indiqué que le monde s'urbanise, l'Afrique aussi. M. Abdou Labo a ajouté que, le taux de croissance urbaine de l'Afrique va être le double du taux de croissance urbaine moyen mondial au cours des 20 prochaines années. Il a souligné que les statistiques des institutions internationales montrent que les décennies futures seront encore caractérisées en Afrique par une migration soutenue du milieu rural vers le milieu urbain, et par une transformation de nombreux bourgs ruraux en petites villes et villes moyennes.

« L'UEMOA notre zone d'intégration ne sera pas en reste et connaîtra une croissance urbaine d'autant plus importante que son niveau d'urbanisation est actuellement l'un des plus faibles d'Afrique. Le Niger, notre pays, devra lui-même faire face à une urbanisation accélérée due à une des plus fortes croissances naturelles de la population de l'UEMOA. Cette urbanisation rapide de nos pays a souvent nourri des peurs et des angoisses au niveau des dirigeants, et presque tous nos gouvernements nationaux ont fait de la lutte contre l'exode rural leur credo, sans beaucoup de succès jusqu'ici. C'est la raison pour laquelle il est proposé une autre approche de la question de l'urbanisation, celle qui voudrait y voir une opportunité pour le développement de nos pays et l'amélioration des conditions de vie des populations» a souligné M. Abdou Labo. En Afrique comme partout ailleurs dans le monde, a-t-il indiqué, les villes émergent comme des facteurs de production et de compétitivité et le point d'ancrage à la mondialisation.

« Selon le rapport sur le développement dans le monde 2009 publié par la Banque mondiale, les performances macro-économiques sont de plus en plus étroitement liées à l'activité économique et à la productivité dans les villes. C'est pourquoi, au Niger, les autorités de la 7ème République ont fait des questions urbaines une grande priorité affirmée d'ailleurs dans la Déclaration de Politique Générale du Premier ministre. Notre ambition est l'affirmation politique du rôle de notre capitale, en l'inscrivant dans une démarche globale d'aménagement du territoire et en confirmant sa vocation internationale de place culturelle et économique de premier plan. C'est donc dans une nouvelle multipolarité urbaine que désormais nous organiserons la dynamique de nos villes et de leur hinterland, en les inscrivant dans une perspective nationale d'aménagement que nous adosserons aux principes fondamentaux suivants : un développement équilibré à l'échelle nationale et sous-régionale ; une complémentarité et spécificité des métropoles d'équilibre ; et une intégration progressive et de gestion territoriale. Ce programme vise à restructurer l'armature urbaine et à redonner à la capitale nationale Niamey un nouveau profil architectural et urbanistique » a dit le ministre d'Etat.

Il a ajouté que le potentiel en matière de productivité et de production des villes d'Afrique ne peut être réalisé si ces villes continuent d'avoir les carences en infrastructures et équipements. M. Abdou Labo a souligné que ces carences ont pour conséquence l'intégration des dépenses en énergie, en eau, en transports voire en équipements d'éducation et de santé dans les bilans des entreprises, ce qui en diminue la compétitivité par rapport à leurs concurrentes d'autres régions du monde. Il a indiqué que le financement des investissements urbains en Afrique est confronté à deux défis importants. « Le premier défi est de résorber le déficit de plusieurs décennies de sous investissement en milieu urbain. Ce sous-investissement a eu tendance à avoir un caractère structurel et a eu comme conséquence de freiner voire de diminuer les gains de productivité des entreprises et des ménages dans nos villes, et au-delà, dans nos économies nationales. Le second défi est celui d'anticiper la croissance urbaine future. Anticiper c'est prévoir les investissements de peuplement qui permettent de gérer le processus d'urbanisation de sorte à maîtriser l'occupation du sol, à mettre en place à temps, les infrastructures et équipements nécessaires à une vie urbaine digne pour tous, à maintenir voire développer la compétitivité des territoires urbains pour qu'ils soient attractifs aux entreprises locales, nationales et internationales et au service de leurs zones rurales environnantes, et qu'ils retiennent et créent des opportunités pour l'emploi. Pour faire face à ce double défi, il n'y a pas de choix : il faut investir dans les villes. C'est relancer la croissance des économies urbaines et celle de l'économie nationale et lutter contre la pauvreté » a conclu le ministre d'Etat.

Auparavant, le représentant du ministre français des Affaires Etrangères, M. Laurent Bonneau, a salué l'engagement de l'UEMOA à aider les Etats à faire face aux défis de l'urbanisation. Quant au Représentant résident de la Banque Mondiale, M. Nestor Coffi, il a souligné que l'urbanisation est un phénomène mondial dynamique et irréversible. Le Secrétaire général de Cités et Gouvernements locaux Unis d'Afrique (CGLUA), M. Jean Pierre Elong Mbassi, a rappelé les recommandations de l'atelier du Maroc sur la même problématique. Enfin le président de l'Association des Municipalités du Niger, M. Abdou Ouhou Dodo a indiqué, que comme tous les autres pays du monde, le Niger va devoir s'occuper de la gestion du processus d'urbanisation qui connait une certaine accélération.

SOURCE: www.lesahel.org